Olivier Lefebvre, président de la Bourse de Bruxelles, estime que
l'arrivée de l'euro implique une plus grande coopération entre les Bourses européennes.
Avez-vous été surpris par l'accord entre les places de Londres et de Francfort en juillet?
Tout le monde a été surpris. Jusqu'ici, Londres restait dans son splendide isolement. Cela a été vécu comme une trahison du point de vue des relations franco-allemandes. Moi, de Bruxelles, je ne l'ai pas vécu comme ça, mais je crois qu'il faut maintenant mettre les frustrations de côté. L'arrivée de l'euro implique d'accentuer la coopération entre les Bourses, ce que la place de Bruxelles fait déjà: nous travaillons avec Paris sur les nouveaux marchés, nous avons un accord de cross membership, d'adhésions croisées, avec les Bourses d'Amsterdam et de Luxembourg.
Vous ne craignez pas que les grandes Bourses comme Londres, Francfort ou Paris mangent les petites?
J'ai évidemment le souci que les petites entreprises cotées et les petits marchés d'actions ne fassent pas les frais de l'opération. Un des risques d'une plate-forme unique des grandes valeurs européennes, c'est qu'il y ait moins d'argent pour les petites entreprises, celles qui ne sont pas des blue chips. Je plaide pour une solution fédérale, qui articule la réduction des coûts du capital pour les grandes entreprises et la nécessité de préserver les intérêts des petites sociétés.
Vous semblez un peu inquiet?
Je suis prudent. Je regarde ce qui se passe. J'irai à Paris le 27 novembre pou