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Libération

Havas, césar du cd-ROM. Il achète les logiciels du géant américain Cendant, à la barbe de Microsoft.

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publié le 21 novembre 1998 à 14h12

Dans le rôle du petit Français à l'assaut du village planétaire,

Jean-Marie Messier est plutôt bluffant. Le PDG de Vivendi n'est pas peu fier d'avoir soufflé l'achat de l'éditeur électronique américain Cendant Software «au nez et à la barbe de Microsoft». Comme quoi, «il n'y a pas de fatalité à la suprématie des groupes américains», a-t-il déclaré avec des accents gaulliens et «il n'y a pas non plus de fatalité à l'inexistence d'un grand groupe européen de communication».

Facteur chance. Pour mener à bien l'acquisition du géant mondial de logiciels de jeux, spécialiste du multimédia ludo-éducatif, Havas, la filiale de Vivendi, a tout de même bénéficié du facteur chance. Empêtré dans son procès, «Microsoft est moins mobile que d'habitude en ce moment», a reconnu hier Jean-Marie Messier, lors d'une conférence de presse. Mais la bonne entente entre le «management américain et l'équipe de Havas Interactive nous a donné une longueur d'avance. Nous avons ainsi pu garder une courte tête au poteau d'arrivée». Les négociations avec la maison mère de Cendant Software ont démarré dès le mois de juillet. Cendant Corp., un énorme conglomérat composé d'activités aussi variées que les hôtels Ramada, le loueur de voitures Avis ou les agences immobilières Century 21, avait décidé de se séparer de sa filiale de logiciels pour résoudre ses problèmes financiers. Une sombre affaire de fraude, selon CNN. Les Frenchies se sont accrochés au dossier durant quatre mois. Contre les poids lourds américa