«La confédération Force ouvrière aujourd'hui, c'est le rocher de
Gibraltar. Un morceau de territoire créé on ne sait plus comment, qui sert on ne sait plus trop à quoi et qui est entouré d'eau d'un côté et bloqué par une frontière de l'autre.» Alors que la confédération appelle aujourd'hui ses troupes à manifester à Paris sur des mots d'ordre fourre-tout, ce responsable de FO, membre du bureau confédéral, ne cache pas son irritation contre la stratégie de Marc Blondel. Pour lui, l'«isolement», cultivé à loisir par la direction, ne «protège» pas le syndicat, contrairement à ce qu'a récemment déclaré le secrétaire général. «Notre iso-lement nous isole, un point c'est tout! Et ce n'est pas la peine d'essayer de justifier cela par des discours pseudo-idéologiques», embraye un autre, patron d'une fédération.
Influence trotskiste. FO est en crise et le malaise s'y exprime désormais ouvertement. «Nous tapons à bras raccourcis sur la politique de Martine Aubry, mais nous signons tous les accords avec le patronat! Ce n'est pas un hasard si cette manifestation est organisée le jour où le PS tient sa convention sur l'entreprise"», regrette le responsable d'une importante union départementale, peu disposé à mobiliser ses troupes pour monter à Paris. Décidée lors de la dernière réunion du parlement du syndicat, en juin à Clermont-Ferrand, cette manifestation n'enthousiasme guère les réformistes, qui y voient trop «la patte des trotskistes de FO». A cause des membres du Parti des travail-le