L'astreinte, qui veut qu'un salarié se tienne à la disposition de
son employeur et peut être appelé à intervenir à tout moment, est une «notion en crise» disent les juristes. Et pour cause. A mi-chemin entre temps de travail et de repos, l'astreinte est surtout une notion floue. Rarement considérée comme du temps de travail effectif. Vincent, chauffeur-ambulancier du secteur privé raconte: «Si je compte mes heures d'astreinte comme du temps de travail, j'atteins régulièrement 220 heures par mois. Evidemment, rien de tout ça sur ma fiche de paie: je suis payé pour 169 heures.» Les maxima fixés par la convention collective prévoient 17 astreintes par mois au domicile ou 11 au local de l'entreprise. Une astreinte dure 12 heures. Payée une 1h 30 quand la garde se passe au domicile. Et 3h seulement quand elle se fait chez l'employeur. «C'est une arnaque, s'énerve Vincent. Je suis à la disposition de mon employeur, dans ses locaux 12 h durant et je suis payé pour 3 h de boulot»" En cas d'intervention pendant le temps de garde, le taux horaire (40,22 F: le Smic) est majoré de 25%. Pour les astreintes faites au domicile, les employeurs équipent souvent leurs salariés de portables, pour qu'ils puissent aller et venir à leur convenance. «Ça ne tient pas debout, commente Vincent. On doit être en tenue pour intervenir: pantalon et jaquette. Vous m'imaginez en train de faire mes courses au supermarché, déguisé en ambulancier. Quand je suis de garde à la maison, la nuit où les week-ends