Si, dans nombre de professions, le temps d'habillage, de
déshabillage ou de douche relève de la plaisanterie potache, chez d'autres, il dissimule un vrai problème comptable. Dans l'agroalimentaire, le salarié «ressemble de plus en plus à un cosmonaute», remarque Pascal Fournet, de la CGT. Charlotte sur la tête, surcotte, cotte et bottes blanches, gants, masque: autant de vêtements que les normes d'hygiène de plus en plus strictes obligent à enfiler. «Auparavant on mettait cinq minutes à se préparer, aujourd'hui, on peut atteindre le quart d'heure. Et si le vestiaire est loin du poste de travail, on perd encore quelques minutes avec les sas de désinffection et les circuits d'hygiène très rigoureux,», décortique le syndicaliste. Est-ce du temps de travail ou pas? La convention collective est à peu près muette sur la question. Il y a bien quelques exceptions prévues. Pour les postes sales (abattage, triperies, éviscération dans la volaille"), l'employeur est tenu de payer le quart d'heure de douche. Après, tout n'est qu'affaire de négociation. «Dans les entreprises où les syndicats sont puissants, ces temps sont rétribués, résume Pascal Fournet. Là où ils sont faibles, pas un sou de versé.» L'arrivée des 35 heures est l'occasion de remettre le sujet sur le tapis. «Aux abattoirs Bigard, si nous devons travailler en continu, comme le prévoit le projet d'accord, nous voulons que le temps d'habillage soit compté», explique le délégué central CGT, Alain Lamouroux. Pour l'instan