La direction du groupe PSA, Peugeot Citroën a annoncé récemment son
intention de décompter les pauses du temps de travail de ses 83 000 salariés des usines d'assemblage ou de mécanique. Les salariés travaillent actuellement 38 heures et demie par semaine. Ils bénéficient de 22 minutes de pause par jour, soit 1h50 par semaine. L'équation de la direction s'énonce comme suit: 38h30 1h50 = 36 h40. Selon ce calcul, les usines Peugeot ou Citroën n'auraient plus à faire qu'un effort relativement limité de réduction, soit 1h40 par semaine, pour parvenir aux 35 heures. La CFDT conteste formellement le concept: «Le temps de pause fait partie intégrante du calcul des temps des travailleurs postés», explique Jean-Louis Guichard. Les temps de fabrication, qui attribuent une durée précise à chaque tâche effectuée par les opérateurs (par exemple la pose d'un pare-chocs, d'une portière") sont définis en additionnant des chronos préétablis qui correspondent à des opérations simples: visser, porter, poser, décrocher" Selon les méthodes issues de l'organisation scientifique du travail (OST) inventées à la fin du XIXe siècle par l'ingénieur américain Taylor, ces chronos intègrent un coefficient de repos de 10 à 15%, nécessaire à la récupération physique avant répétition. Les 22 minutes de pause correspondent à environ un tiers de ces coefficients. «Il est donc impossible de les séparer du temps de travail effectif», insiste le syndicaliste. Selon lui, «l'enjeu du travail effectif, pour la dire