Menu
Libération

EMPLOI: la bataille du temps de travail. Faut-il les comptabiliser dans le temps de travail? Trajets. Pas un centime entre deux ménages.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 novembre 1998 à 14h54

Waffa est salariée d'une entreprise de propreté. Le matin, de 6h à

9h, elle nettoie des bureaux dans le XVIe arrondissement de Paris puis file dans le IXe, où elle assure, de 10 h à 11h, une heure de ménage dans un grand magasin. Entre les deux clients de sa société, elle n'est pas rétribuée, soit la demi-heure passée dans le métro et celle perdue à tuer le temps. Même si Waffa consacre chaque matin cinq heures de travail à son employeur, elle n'est payée que quatre. «Le temps de transport entre chaque vacation devrait être compté comme du temps de travail et rémunéré en tant que tel, revendique Farhat Ghoul, de la CFDT-propreté-Ile-de-France. Mais les employeurs rétorquent toujours: qui va payer?» Prises dans une concurrence féroce, les entreprises de nettoyage tirent les prix au maximum. Ne pas comptabiliser le temps de transport, c'est autant de salaire en moins à verser. En 1997, un accord a mis un peu d'ordre dans une profession où 70% des salariés sont à temps partiel. Le nombre de vacations est limité, selon les cas, à deux ou trois par jour, et chaque chantier inférieur à une heure est payée comme une heure pleine de travail. Autant de garde-fous qui limitent un peu les pertes en temps et en argent dans les trajets. D'autant que de nombreux salariés habitent loin de leur travail. La Fédération des entreprises de propreté vient de proposer dans son accord 35 heures une prime de transport au montant très symbolique (38 F par mois). Mais pour Farhat Ghoul, le problème re