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Libération

EMPLOI: la bataille du temps de travail. Les moyens de contrôle. Complexité oblige, ils s'intensifient et se sophistiquent.

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publié le 23 novembre 1998 à 14h13

Les contrôles du temps se durcissent dans toutes les branches et

dans tous les secteurs d'activité. Les méthodes varient d'un entreprise à une autre, les plus perfectionnées coexistant parfois avec les plus empiriques. Revue des moyens de contrôle.

Ringard: les remontrances «Je ne peux même plus discuter autour de la machine à café, raconte un cadre de chez Technip (ingénierie), sans croiser un membre de la direction qui m'invite à regagner mon bureau dare-dare. Ils n'ont plus qu'une idée en tête: faire tenir en 39 heures ce qu'on fait normalement en 42 ou 44 heures. Mais la charge de travail, elle, reste la même.» Quelques variantes: comptabilité des voitures encore garées sur le parking à la nuit tombée et convocation du stakhanoviste fautif. Electricité coupée, ordinateurs déconnectés automatiquement, portes de l'entreprise fermées dès 19h30.

Aléatoire: la feuille de temps Les ingénieurs et consultants notent sur une «feuille de temps» les heures passées sur un dossier. Problème, ce relevé est lié à la facturation. Du coup, ceux qui cherchent à se faire bien voir ont tendance à minimiser leurs heures. On les croit donc ultraperformants. Et ceux qui préfèrent gonfler la facture du client notent plus d'heures qu'ils n'en font.

Maniaque: le chronomètre Hérité du taylorisme, il décompose les tâches en «geste-temps». Dans les centres d'appel qui sont aux services ce que l'usine est à l'industrie, le chronomètre apparaît sur l'écran d'ordinateur du superviseur qui fait office de