Toulouse, de notre correspondant.
Le problème, c'est qu'il va falloir compter. Passer à 35 heures n'est certainement pas insurmontable pour Matra Marconi Space. Le constructeur toulousain de satellites craint seulement qu'établir le moindre contrôle horaire soit une nouvelle occasion de s'apercevoir que ses 1 850 salariés travaillent déjà plus que leur compte. Matra Marconi Space, qui évite de s'exprimer sur cette question, est un employeur généreux avec le temps de travail des autres. Une enquête Ipsos commandée en 1996 par le comité d'établissement toulousain révélait une première fois ces débordements horaires: la règle de la maison étant déjà aux trente-huit heures et demie, ses 1 350 cadres et ingénieurs en faisaient en réalité entre 45 et 50 chaque semaine. Les doigts pris dans la pointeuse. Dans l'absence de pointeuse, plus précisément. Parce que, dans la foulée, l'Inspection du travail notait l'absence coupable de tout contrôle des horaires .
L'affaire se plaide encore ce mois-ci devant les tribunaux. C'est que Matra Marconi Space n'entend pas si facilement céder au syndicat majoritaire CFDT qui fait le forcing sur la question. Les raisons objectives de ces réticences de la direction ont été mises au jour l'an passé. Cette fois, c'est le cabinet d'expertise Audifex qui, toujours à la demande des syndicats, a sorti sa règle à calcul: selon son analyse, la stricte application des 40 heures hebdomadaires devait entraîner une centaine d'embauches pour un coût global de 4