Toulouse, de notre correspondant.
«Nous venons de réaliser cinq ventes directement dues à la loi des trente-cinq heures. Et nous avons cinquante dossiers en cours.» Jean Delorière est le directeur à Toulouse de l'antenne commerciale du premier constructeur français de «bornes à gérer le temps». La société Lambert Alcyon, qui emploie 80 salariés à Saint-Nicolas-d'Aliermont, près de Dieppe, reconnaît le léger «effet de booster» de la loi sur ses ventes. «Plus 20% de chiffre d'affaires cette année, se réjouit Jean Delorière. Peut-être 50% l'année prochaine.» Lambert Alcyon vend la borne elle-même, telle qu'on la trouve à l'entrée des ateliers. Mais le constructeur aménage surtout le logiciel qui va avec. «Et ce n'est pas simple», reprend le directeur toulousain. «La gestion du temps est tellement compliquée dans ce pays, explique-t-il, que seules des industries françaises ont eu intérêt à investir dans de pareilles machines. Les salariés allemands ont un système ultrasimple d'aménagement du temps de travail. Celui des salariés anglais est à peine plus compliqué. En France, ce serait l'enfer.» C'est le décompte des horaires libres au mois ou à la semaine, le système des repos compensateurs ou les contrats de travail calculés en heures qui embrouillent les logiciels français. La dernière entreprise que Jean Delorière vient d'équiper dans la région toulousaine compte ainsi 120 salariés et pas moins de 82 horaires différents! Il en a dénombré 50 dans un seul Intermarché du même p