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Libération

EMPLOI: la bataille du temps de travail.Conflits actuels sur les temps de travail. Ces magasins qui chassent le temps repas.

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publié le 23 novembre 1998 à 14h54

Cela faisait un moment que cela couvait. Mi-novembre, cela a été

officialisé. La direction des magasins Metro (distributeur de gros) a décidé, dans le cadre du passage aux 35 heures, de soustraire de l'horaire de travail la demi-heure de pause quotidienne. Tollé chez les salariés. Huit des plus gros magasins, les plus anciens, les plus syndiqués, se sont mis en grève. Le mouvement s'est terminé, durement, ce week-end, avec des expulsions ordonnées par voie judiciaire. «Pourtant, nous faire le coup de la pause-repas, c'est vraiment malhonnête», protestent les syndicats, même si la direction promet de maintenir les salaires. Depuis 1994, un accord d'entreprise a instauré la journée continue dans les magasins Metro: un plus dans cet univers qu'est la grande distribution, où les employés ont parfois une, deux coupures dans leur journée. Ceux des Metro ont obtenu de travailler 7h30 d'affilée, avec juste une interruption d'une demi-heure pour déjeuner. Cette fameuse pause, obligatoire d'après la convention collective du secteur, a toujours été rémunérée et comptabilisée dans les 39 heures hebdomadaires. Pas par largesse. Les vendeurs, caristes et caissiers restent à la disposition de la direction pendant le déjeuner. Toutes les cafétérias maison sont équipées de téléphones, de haut-parleurs, aux moyens desquels on rappelle «Michèle à sa caisse» ou «Paul à son rayon», en cas de besoin. «Aujourd'hui qu'elle veut décompter cette fameuse pause des 39 heures, la direction dit: on va en