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Libération

Le géant Murdoch épouvante l'Italie. En s'alliant avec Telecom Italia, BSkyB pourrait s'arroger le monopole de la télé numérique.

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publié le 23 novembre 1998 à 14h51

Rome, de notre correspondant.

L'annonce du débarquement du magnat Rupert Murdoch dans le marché italien de la télévision numérique, alors qu'elle n'est pas encore officielle, suscite déjà une levée de boucliers au sein de la classe politique transalpine. Étudiée de longue date, mais sans cesse repoussée, l'hypothèse d'une alliance entre BSkysB, c'est-à-dire la tête de pont européenne de Rupert Murdoch, et Telecom Italia, le principal opérateur de télécommunications, semble en effet sur le point d'aboutir. Elle s'attire aussi les foudres de l'actuel ministre de la Communication, Salvatore Cardinale, centre droit. A la suite des déclarations de Rupert Murdoch qui, vendredi, a confirmé que l'alliance était pratiquement scellée, le ministre s'est déclaré préoccupé «du risque qu'il y ait un unique opérateur qui puisse entrer dans tous les foyers à travers le décodeur et qui puisse par ce moyen intervenir non seulement sur le football, les films et les divertissements mais aussi sur l'information».

Colonisation. Dimanche, il lançait une nouvelle charge dans le quotidien La Stampa: «Dans les conditions prévues, l'arrivée de Murdoch n'est pas opportune. Il pourrait utiliser Telecom Italia comme un taxi, en décidant tout seul de la conduite et de la direction à prendre. Murdoch risque d'avoir le monopole en Italie de la télévision numérique.» Le sous-secrétaire d'État (PDS), Vincenzo Vita, a pour sa part évoqué «un risque de colonisation» tandis que plusieurs parlementaires de l'opposi