Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Le virage social-démocrate de l'Union européenne est désormais officialisé. Hier soir, à Bruxelles, les ministres de l'Economie et des Finances appartenant à des gouvernements de gauche (seules l'Espagne et l'Irlande ne comptent aucun socialiste dans leur majorité) ont adopté un texte qui se veut être le nouveau bréviaire économique de l'Europe rose. Intitulé «La nouvelle voie européenne la réforme économique dans le cadre de l'Union économique et monétaire» (Libération du 17 novembre), il a été élaboré au sein du Parti des socialistes européens (PSE), qui regroupe tous les partis socialistes et sociaux-démocrates de l'Union. Pour l'essentiel, ce texte insiste pour que les politiques économiques des Quinze soient désormais plus axées sur la croissance et l'emploi. Pour autant, il n'est nullement question de passer par-dessus bord les acquis de dix ans de construction monétaire. En particulier, le document du PSE met l'accent sur le respect du pacte de stabilité budgétaire: «Le pacte de stabilité et de croissance a pour but d'assurer la responsabilité budgétaire des membres de l'Union européenne. C'est un point vital étant donné l'importance de la discipline budgétaire pour la stabilité et le succès de l'UEM.»
Dans cette «discipline», le PSE voit le moyen de dégager des marges de manoeuvre en cas de retournement conjoncturel: les Etats pourront, dans ce cas, laisser leur déficit plonger jusqu'à -3%. Pas plus. Les socialistes européen