Rio, de notre correspondant.
«Nous faisons un exercice de prévention de la contagion. Si ce mécanisme se met en place, nous ne devrons peut-être pas l'utiliser.» Vieil habitué des négociations internationales, le ministre des Finances brésilien Pedro Malan a ainsi salué le nouvel accord passé par son pays avec le FMI (Fonds monétaire international) le vendredi 13 novembre. Le mécanisme en question est, de fait, original. Le Brésil, dont les réserves ont fondu de 30 milliards de dollars depuis la crise russe, a besoin d'une vingtaine de milliards pour combler le déficit de sa balance des capitaux jusqu'à la fin 1999. Une crise de solvabilité du géant sud-américain risquerait d'entraîner tout le sous-continent dans son sillage ainsi que la plupart des multinationales qui y ont pris pied. Le Brésil a besoin de 20 milliards? Le FMI, la Banque mondiale, la BRI (Banque des règlements internationaux) et une vingtaine d'Etats se sont, on le sait, cotisés pour mettre à la disposition du Brésil des lignes de crédit de 41,5 milliards de dollars, soit le double. Avec comme objectif, comme dit Malan, de ne pas avoir besoin d'y recourir.
Le pari est, en effet, de recréer le cercle vertueux de la confiance. Les banques privées n'ont pas été appelées à soutenir le Brésil: en leur laissant leur liberté et en leur accordant des garanties, le Brésil espère séduire à nouveau les investisseurs financiers et obtenir de nouvelles lignes de crédit commerciaux" et ainsi regonfler ses réserves. Bref,