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Libération

La locomotive de la grève fait vibrer l'Europe. Hier, le mouvement a été très suivi, même au Luxembourg.

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publié le 24 novembre 1998 à 14h57

Gares désertes et trains paralysés dans toute la Belgique, trafic

réduit à presque rien pour les Eurostar des lignes Bruxelles-Londres et Bruxelles-Paris, vie du rail complètement interrompue en Grèce, très dérangée en France, grève suivie au Portugal: le mot d'ordre d'«eurogrève» lancé hier par les syndicats de six pays européens, pour protester contre les projets de la Commission visant à étendre la concurrence sur le rail, a connu hier un succès certain auprès des cheminots. Même au Luxembourg, cette quatrième grève depuis 1946, limitée à deux heures, a été très suivie. La principale limite au mouvement sera venue de réglementations nationales restreignant le droit de grève: en Espagne, 50 à 75% des trains de banlieue ont circulé normalement en raison des services minimums instaurés par le gouvernement Aznar. Les principaux syndicats (UGT, proche des socialistes et CO, proche du PCE) ont d'ailleurs protesté contre ces services minimums, qu'ils jugent excessifs. En Allemagne et en Autriche, où les grèves sont illégales, des distributions de tracts ont eu lieu. En Italie, «les syndicats italiens sont en discussions serrées avec le gouvernement sur un projet de "désintégration de la compagnie», expliquait hier Giancarlo Crivellaro, secrétaire de la Fédération syndicale des transports (FST), instance de «lobbying» syndical à Bruxelles. «Ils ont déjà appelé à de nombreuses grèves ces derniers mois. Et ils prévoient des mouvements de grande ampleur au début de l'an prochain.» B