Pris entre les feux croisés de l'«eurogrève» des cheminots
avant-hier et la grève française des conducteurs et contrôleurs de train vendredi, le PDG de la SNCF a profité d'une accalmie, hier, pour agiter le drapeau blanc des 35 heures. Au cours d'une conférence de presse, Louis Gallois a repris la revendication centrale des syndicats, à savoir les embauches. «Pour parler des effectifs, l'enceinte existe, ce sont les négociations sur les 35 heures», a-t-il dit. Histoire de donner l'exemple d'un dialogue social que ses autorités de tutelle, de Lionel Jospin à Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports, réclament depuis des semaines, le PDG a annoncé que les discussions s'ouvriraient par une table ronde nationale le 14 décembre et concerneraient toutes les catégories de personnels, y compris roulants et postés déjà à 35 heures théoriques. Cette négociation centrale portera «sur le volume d'embauches supplémentaires, l'organisation du temps libre, l'effet sur la rémunération, les principes généraux d'organisation du travail et les principes de négociation au niveau local». Début novembre, la direction avait souhaité que les discussions démarrent par métier et par établissement, au niveau local. Elle a donc ajouté une séance nationale de «prise de kimono» préalable.
Eviter Verdun. Le PDG livre volontiers son «état d'esprit»: «Il y a deux manières de voir les choses. Soit c'est Verdun, chacun se met dans sa tranchée et attend. On sait le faire à la SNCF. Soit on utilise la "fenêt