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Libération

Le prix de l'auto bientôt mis au plancher. La monnaie unique crée un nivellement par le bas.

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publié le 25 novembre 1998 à 15h01

Il est des corporations menacées. Celle de mandataire automobile

pourrait rejoindre d'ici quelques années la galerie de professions désuètes, entre le maréchal-ferrant et le maquignon. Jusqu'à présent, le job était simple: l'homme prenait des commandes d'autos en France et s'en allait les acheter en Espagne, au Portugal ou aux Pays-Bas, où elles sont moins chères. Au final, l'économie réalisée pouvait atteindre les 25% (avant la commission perçue par notre mandataire). Mais le compte à rebours de la disparition de cette pratique a commencé. D'ici deux ans, les tarifs entre les différents pays du Vieux Continent ne devraient pas excéder 10%, soit une négociation bien menée chez son garagiste attitré et hexagonal. Mieux, dans cinq ans, la différence d'étiquette ne devrait pas être de plus de 5%. Grâce à qui? A l'euro et à l'unification des taxes qu'il implique.

L'entrée en piste de la monnaie unique, en janvier, aura peu d'incidences sur les tarifs des voitures dans l'immédiat. Le travail des mandataires risque même d'en être facilité. «Pour un fait tout simple, explique ce professionnel alsacien qui travaille fréquemment avec les garagistes allemands. C'est que les prix seront affichés en euros dans tous les pays. Ça n'a l'air de rien, mais les clients n'auront plus besoin de faire de calculs pour comparer. Et même s'ils peuvent aller les acheter sur place sans changer d'argent, les paperasseries restent assez impressionnantes pour qu'ils continuent à passer par nos services.»

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