Le divorce entre Vincent Bolloré et les frères Bouygues est
consommé. Chaque partie est désormais libre de convoler avec de nouveaux alliés. Hier, juste avant l'ouverture de la Bourse, Vincent Bolloré a créé la surprise en annonçant qu'il renonçait au pacte d'actionnaire le liant à Martin et Olivier Bouygues. «Le groupe Bolloré a décidé de reprendre sa liberté de manoeuvre au sein du capital de Bouygues», indiquait un communiqué expédié aux aurores. L'annonce a dopé l'action Bouygues, qui a progressé, hier, de 3,24%. Bolloré serait-il en train de battre en retraite? «C'est évidemment le signe d'une défaite en rase campagne», estimait hier un membre du clan Bouygues. «Pas du tout, rétorquait-on du côté de Bolloré. La guerre de positions se transforme en guerre de mouvement.» Tant qu'aucune des parties ne dévoile son jeu, toutes les spéculations demeurent. Bouygues a-t-il trouvé un allié pour reprendre le contrôle de son groupe? Bolloré va-t-il réussir à lancer une OPA sur Bouygues avec des amis? Ou bien cherche-t-il seulement à ramasser ses billes au meilleur prix? Bolloré devance l'appel. Bolloré devait en tout cas avoir de bonnes raisons pour bouleverser le calendrier judiciaire. Sa résiliation-surprise du pacte d'actionnaire renverse en effet la situation. Le 3 décembre prochain, le tribunal de commerce devait examiner la demande des Bouygues, introduite en juillet, d'invalidation de ce fameux pacte d'actionnaire. Valable jusqu'en 2006, cet accord prévoyait un droit de pré