Le gouvernement Jospin a choisi de ne pas venir grossir les rangs
des alarmistes du bug de l'an 2000. Ce qui est plutôt courageux de sa part. Hier, face à une centaine de journalistes ameutés à Matignon, le ministre de l'Economie a résumé l'affaire en ces termes: «C'est un problème de grande ampleur, mais il est correctement maîtrisé en France, comme dans les autres pays de l'OCDE, sauf par les petites entreprises, insuffisamment alertées.» Dominique Strauss-Kahn et deux de ses secrétaires d'Etat (Marylise Lebranchu aux PME et Christian Pierret à l'Industrie) se sont ensuite employés, la mine lasse, à détailler toutes les mesures que les autorités ont déjà prises, ou vont prendre, pour prévenir cette hypothétique apocalypse informatique (lire ci-contre).
Haute visibilité médiatique. En résumé: pas de panique, mais gaffe quand même, surtout les endormis du fond de la classe. Le plus étonnant dans cette opération de communication, a priori banale, c'est que le gouvernement y est apparu sur la défensive. Le bug de l'an 2000 susceptible de dérégler aux douze coups de minuit tout ce qui porte des puces, à l'exception des chiens et des chats (1) est devenu un sujet à «haute visibilité médiatique», comme on dit. La presse anglo-saxonne en fait ses choux gras depuis des mois, et les médias français ne rechignent pas non plus à flatter cette nouvelle peur millénariste. Du coup, lorsqu'en début d'année Gérard Théry, le «monsieur An 2000» du gouvernement, a rendu un prérapport plutôt