C'est maintenant confirmé: la croissance française, après avoir
connu un pic au début de 1997, a commencé à ralentir à l'automne. Les «comptes nationaux» publiés hier par l'Insee montrent que l'économie ne tourne plus aussi rond. Le produit intérieur brut (PIB, c'est à dire la richesse produite dans l'année) n'a progressé que de 0,5% de juillet à septembre, contre 0,8% au trimestre précédent. Une performance décevante. Certes, elle n'empêchera pas l'année 1998 de se terminer en beauté, avec une croissance légèrement supérieure à 3%, soit le meilleur résultat de la décennie. Mais elle n'est pas de très bon augure pour 1999.
Le freinage de l'activité était attendu: la période concernée est celle qui a vu éclater la crise russe et la tourmente boursière mondiale. Même si l'impact de ce tohu-bohu a été relativement limité en France, il ne pouvait pas être tout à fait nul. Le ralentissement est tout de même plus fort que prévu, reconnaît-on à Bercy. Et il y a plus embêtant encore: jusqu'ici, seules les exportations étaient touchées. En revanche, la consommation des ménages et l'investissement des entreprises (ce que les experts appellent la demande intérieure) soutenait l'activité. En somme, avec un moteur en panne sur trois, l'économie française pouvait éviter l'atterrissage brutal.
Malheureusement, ce schéma n'est plus tout à fait d'actualité. En octobre, la consommation a marqué le pas (-0,7%), tout en restant, il faut le préciser, à des niveaux élevés. De leur côté, alarmés par