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Libération

La Fnac, agitateur social. A Paris, les salariés contestent l'interprétation des 35 heures.

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publié le 28 novembre 1998 à 15h22

Ce sont les privilégiés du commerce parisien, un peu les

irréductibles, aussi. Pour eux, le mot «social» veut encore dire quelque chose et, chaque fois qu'ils en ont l'occasion, ils le font savoir. Les 35 heures, justement, en sont une. Hier donc, quelque 200 salariés des Fnac parisiennes ont défilé entre le magasin de Saint-Lazare et le siège de l'entreprise. «C'est peu, mais dans cette boîte les gens savent qu'ils peuvent faire confiance aux syndicats, alors ils se mobilisent moins.» Encadrée par des représentants d'associations de chômeurs (AC, l'Apeis et les comités CGT), la manif est allée rappeler à la direction que la réduction du temps de travail, version Aubry, comportait un volet «social». «La Fnac, entreprise dite citoyenne, aurait pu se faire une super pub sur le passage à 35 heures. Or, la direction ne veut pas embaucher, exclut de négocier un accord Aubry, mégote sur la réduction à opérer en excluant certaines pauses du temps de travail, ne parle pas véritablement de déprécarisation (passage à temps complet des temps partiels, ndlr) et veut annualiser le temps de travail», expliquent les syndicats, unis sur ce dossier. Des propositions assez conformes à celles qui se dessinent ici et là dans le secteur du commerce, mais la Fnac-Paris n'est pas précisément ce qu'on peut appeler une entreprise du commerce comme les autres. Les quelque 1 800 salariés des magasins de Montparnasse, du Forum, de l'Etoile et de Saint-Lazare, peuvent se glorifier d'être les «nantis» d