Cette fois, l'affaire est bouclée et, à moins d'un improbable
revirement de dernière minute, elle sera présentée en début de semaine prochaine: Rhône-Poulenc et Hoechst vont mettre en commun leurs activités sciences de la vie (pharmacie, vaccins, agrochimie, santé animale). Selon l'accord que viennent de parapher Jean-René Fourtou et son homologue allemand Jürgen Dormann, les deux groupes vont, pour ce faire, créer une filiale à 50-50, de droit français, qui siégera à Strasbourg. Trois points qui ont donné lieu à d'âpres discussions. Son nom a été trouvé, mais est jusque-là tenu top secret. Cette nouvelle créature, bâtie pour jouer dans la cour des grands, bouleverse les classements mondiaux: deuxième laboratoire pharmaceutique derrière l'américain Merck (11,3 milliards de dollars de ventes de médicaments remboursés); premier groupe agrochimique (4,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires).
La chimie attendra. Pendant une période intermédiaire de deux ans, les deux maisons mères continueront à garder une existence propre, le temps de se défaire de leurs pôles «chimie» récemment filialisés: Rhodia (encore détenue à 70% par le français) et Celanese pour l'allemand. Rhône-Poulenc et Hoechst deviennent donc deux sociétés holdings détenant chacune la moitié du capital du nouveau géant de la pharmacie mondiale, et des participations dans la chimie à valoriser au mieux. Introduite en Bourse en juin, Rhodia a été affectée par la mauvaise conjoncture mondiale. Toute cession hâtive