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Libération

Ni tout à fait chômeuse, ni tout à fait active.Eléonore, 28 ans, cumule un emploi à mi-temps et des indemnités Assedic.

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publié le 30 novembre 1998 à 15h27

Eléonore, 28 ans, mariée, est inscrite à l'ANPE et travaille à temps

partiel. Un entre-deux pas toujours simple à vivre.

«Je suis au chômage depuis janvier, et au mois de mars j'ai trouvé un mi-temps comme assistante de bureau à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Comme je n'arrivais pas à décrocher de plein temps, j'ai accepté ce poste, un CDD jusqu'en juillet 1999, payé 3 166 F. Je touche un complément des Assedic de 1 500 F. Ce qui me permet de vivre à peu près (1). Sans cette aide, je n'aurais pas pu m'en sortir financièrement et j'aurais refusé le poste. Car je perçois plus d'argent en restant complètement au chômage. Mais je ne voulais pas être inactive. Si j'avais attendu de retrouver un travail à plein temps, j'aurais à nouveau connu une longue période de chômage. Et ça, j'ai déjà donné pendant deux ans. Rester chez soi à ne rien faire, ce n'est pas une solution. On n'est plus dans le monde réel: on ne peut pas sortir faire des courses car on n'a pas d'argent, on se morfond devant la télé et on ne va plus chercher du travail. Là, au moins, je suis dans le circuit. Je me considère comme quelqu'un qui travaille et non comme une chômeuse. Ce travail est aussi l'occasion de me réorienter, de me former au secrétariat. Avant, j'étais vendeuse, mais le commerce, je ne peux plus le voir en peinture: les employeurs vous proposent un contrat de qualification ou un contrat jeune payé 2500 F ­ alors que j'ai des années d'expérience ­ et après, il