C'est désormais officiel. La première banque allemande, Deutsche
Bank, va s'offrir la 8e banque américaine, Bankers Trust, pour un peu plus de 57 milliards de francs (10,1 milliards de dollars). La confirmation de ce qui était un secret de polichinelle depuis quelques jours est tombée hier avec la signature, à Francfort, du contrat entre les deux groupes. Cette transaction, qui doit entrer en vigueur au plus tard en mai 1999, devrait propulser la Deutsche Bank au numéro un mondial en terme de total de bilan (4 884 milliards de francs) et au quatrième rang en terme de gestion d'actifs (3 346 milliards de francs). Voilà donc, sauf refus des actionnaires de Bankers Trust, qui doivent encore être consultés, un groupe allemand de plus embarqué dans une acquisition de taille aux Etats-Unis. Mais, si la plupart des experts se sont félicités du mariage Daimler Benz-Chrysler, il en va tout autrement de celui-ci. Soupçonné de s'être rabattu sur une banque de second choix faute d'avoir pu s'offrir meilleure proie, Rolf Breuer, le patron de Deutsche Bank, a dû se justifier sur le thème: «Bankers Trust est le premier et le meilleur choix.» Selon lui, cette acquisition est exactement ce dont la Deutsche Bank a besoin pour devenir un acteur mondial de poids dans le financement d'entreprises et d'institutions et la gestion d'actifs. La banque allemande sera obligée de procéder à une augmentation de capital de 13,2 milliards de francs pour financer en partie son achat. Pour le reste, elle