«Avant, la grande vitesse était valorisante. Aujourd'hui, on
s'aperçoit qu'elle nous détruit.» Chez les contrôleurs en grève depuis vendredi, le V de TGV n'a manifestement plus les charmes de ces dernières années; à la veille des discussions sur les 35 heures, il rend au contraire plus cruciale la question des effectifs, principale revendication des grévistes. Hier matin, à Paris, à quelques mètres des quais de la gare de Lyon, les agents de train ont voté la reconduction de la grève. Vote sans appel, à main levée, des 131 présents (sur les 260 contrôleurs que compte l'établissement): 104 pour, 17 abstentions, 10 contre. Ici, le «renard», version bienveillante du «jaune», est mal vu: «Celui qui vote contre sera seul pour déjeuner», glissera un membre de SUD-Rail (environ 20% des effectifs, contre 70% à la CGT).
La salle se vide, on éteint les lampes. «C'est un vote contre la dégradation des conditions de travail, pour accroître la sécurité, pour réduire la fraude», résume Gati Guessoum, délégué CGT. Ici, un conflit déjà lié aux effectifs a duré six jours début novembre. «Sur Paris-Sud-Est, il manque 30 agents pour faire correctement le travail, en prenant nos congés. Cette année, nous avons 1 749 journées de travail non assurées et 1 200 journées fériées payées, parce que la direction ne peut pas les donner. ça fait de l'emploi, non?»
De la gare de Lyon, on file à la fois vers la montagne et la Méditerranée, destinations phares des touristes. Chaque année, les «roulants» se pla