Le 7 décembre commencera un marchandage peu commun dans le monde de
l'automobile: la cession de la moitié du capital du constructeur automobile Dacia. C'est ainsi un peu de la Roumanie que le gouvernement met en vente. La marque a été créée en 1968 par Nicolas Ceausescu, et son nom renvoie aux Daces, qui sont aux Roumains ce que les Gaulois sont aux Français. Renault, qui fut son partenaire initial jusqu'en 1977, semble tenir la corde. Le Premier ministre roumain, Radu Vasilea, annonçait, début novembre, que la privatisation de l'entreprise était chose faite. «La décision est très claire, Renault deviendra actionnaire majoritaire de Dacia avant la fin de l'année.» Cela suffira-t-il à assurer le succès du constructeur français, resté très discret sur ce sujet? En fait, la privatisation de Dacia est officiellement entre les mains du Fonds de la propriété d'Etat (FPS), l'une des institutions les plus contestées du pays pour son manque de célérité. La vente de 51% du capital de Dacia (49% sont répartis parmi le personnel à la suite d'une première privatisation ratée du précédent gouvernement) se fera par enchères directes avec un prix de départ d'environ 780 millions de francs. Le FPS garde secrète l'identité des participants au concours. Les rumeurs courent donc sur les offres concurrentes de Audi, Hyundaï ou même, malgré ses dénégations, de PSA. En fait, l'appui du gouvernement résulte essentiellement de l'engagement de Renault de pérenniser l'entreprise Dacia plutôt que de l