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Libération

Contrôleurs: les griefs des «mal-aimés». La grève se poursuit à la SNCF. Tour d'horizon d'une profession mal dans sa peau.

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publié le 5 décembre 1998 à 18h38

Le trafic SNCF devrait être encore très perturbé samedi en régions

par le mouvement de grève des contrôleurs entamé il y a huit jours, avec toutefois une amélioration en Alsace où le trafic régional reviendra à la normale, selon les prévisions de la direction communiquées vendredi.

Dix-sept régions SNCF (sur 23) ont reconduit leur mouvement jusqu'à samedi matin. En Ile-de-France, où la présence des contrôleurs n'est pas indispensable dans les trains de banlieue, le service sera normal. La grève s'est d'abord enlisée parce que, manifestement, personne ne l'avait prévue. Tour d'horizon des raisons de la grogne. Les contrôleurs sont les «mal-aimés» de la SNCF. Ils envient les conducteurs (image de la Bête humaine), plus valorisés. Un exemple: ils estiment avoir la même vie ou à peu près que les machinistes. Mais ces derniers sont mieux payés, et partent en retraite, avec plus d'argent, à 50 ans. Eux partent «seulement» à 55 ans. Après s'être «usés», disent-ils, avec un rythme de vie difficile et fatiguant. Les conditions de travail. Elles se sont, disent-ils, dégradées: à la SNCF, eux seuls sont au contact permanent du client. Retards, mauvaises correspondances, complexité des réservations, des tarifs, ils doivent répondre, de plus en plus souvent seuls, de tous les dysfonctionnements du reste de la SNCF. A cela s'ajoutent les difficultés sociales auxquelles ils sont confrontés: un peu comme les policiers, ils vivent l'insécurité croissante, l'incivilité, les insultes, la mendi