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Libération

Des salariés forfaitisés «tous horaires». «Je suis exclue des 35 heures». Nicole, cadre dirigeant, ne bénéficie pas de la réduction du temps de travail.

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publié le 7 décembre 1998 à 18h48

Nicole, directrice commerciale dans un établissement financier,

travaille en forfait «tous horaires». Malgré elle.

«Je n'ai jamais compté mes heures, pas plus lorsque j'étais simple cadre que depuis que je suis "directrice de. Disons que le boulot me plaît et qu'il me prend un certain temps, dix heures par jour, parfois plus. Cela étant dit, je récupérerais volontiers quelques jours de congés supplémentaires afin de m'occuper de ma famille. Il y a quelques mois, j'ai eu une mauvaise surprise. Je venais tout juste d'être promue lorsqu'un accord de réduction et d'aménagement du temps de travail a été conclu dans la maison. C'était plutôt une bonne nouvelle. La direction avait longtemps refusé de discuter du sujet. L'intervention de l'inspection du travail a joué. Depuis juin, donc, tout le monde travaille 37h30, y compris les cadres. Les horaires sont contrôlés, dix-huit jours de récupération ont été prévus en échange des heures supplémentaires effectuées, et des embauches promises dans les services qui n'arriveront pas à réduire le temps de travail. Inespéré! Sauf que les cadres dits "dirigeants ne sont pas concernés par l'accord. Je me suis retrouvée avec une proposition de forfait tous horaires me dispensant de compter mon temps de travail, et, qui plus est, sans jours de congés à la clé. «Moi qui militais depuis longtemps pour la réduction du temps de travail, j'en suis exclue sous prétexte que j'encadre une équipe de commerciaux et que je suis payée 3 000 F de plus par moi