Jusqu'où glissera le baril de pétrole? Depuis un an, le brut ne
cesse de dégringoler entraînant dans sa chute, aux quatre coins de la planète, des pays dont le développement ne dépend que de lui, comme l'Algérie ou le Venezuela. Hier après-midi, le cours du Brent de la mer du Nord a fini par enfoncer le seuil symbolique des 10 dollars le baril, à 9,96 dollars. Jamais il n'est descendu si bas, et un tel niveau était inimaginable il y a encore un an, quand le même baril cotait plus de 17 dollars. Le puits semble être sans fond, car le problème du pétrole est devenu structurel. Ce n'est plus seulement la baisse de la demande asiatique qui fait fondre les prix, c'est la surabondance durable de l'offre. Grâce aux progrès de la technologie et à l'ouverture progressive de domaines miniers jusque-là inexplorés à des sociétés étrangères, l'or noir coule désormais à flots. Et les pays pétroliers s'avèrent incapables de se discipliner pour limiter leur production. Certains d'entre eux, dans le Golfe notamment, ont pris des habitudes et un train de vie qu'ils ne peuvent plus abandonner sous peine de devoir entamer une vraie révolution interne. D'autres, en Afrique surtout, n'ont que cette ressource pour financer leur développement. C'est un cercle vicieux: plus les pays producteurs ont besoin d'argent, plus ils refusent de baisser les quotas de production, voire de les respecter, et plus les prix plongent. Asphyxie. L'Algérie, qui tire plus de 95% de ses ressources en devises du pétrol