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Le débat relancé par la grève SNCF. Service minimum ou négociationsmaximum? La RATP et Air France ont opté pour un délai de dialogue obligatoire, préalable à tout préavis.

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publié le 8 décembre 1998 à 18h53

Les déclarations de Jacques Chirac à Rennes prônant un service

minimum dans les services publics ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Et comme il fallait s'y attendre, c'est l'opposition qui a l'ouïe la plus fine sur ce sujet. Les trois groupes de l'Assemblée (UDF, RPR et DL) ont aussitôt repris la balle au bond, annonçant hier leur intention de «créer un groupe de travail», qui, disent-ils, débouchera sur une «proposition de loi». L'opposition sait que les Français sont majoritairement favorables à l'instauration d'un service minimum (82%, selon un sondage Ifop-Journal du dimanche). Rédiger un texte ne mange donc pas de pain. De là à ce qu'il devienne loi, il y a un pas. Pour la majorité, en effet, mieux vaudrait prévenir que guérir.

Le propos du secrétaire national du PS à la formation est sans ambiguïté sur ce point. Plutôt que de «procéder de façon autoritaire par la loi», a déclaré hier Henri Weber, «il faut mettre en place des procédures de prévenance de conflits». En inventer, ou mieux utiliser celles qui existent déjà.

Obligation peu respectée. La première, c'est le préavis. Dans le secteur public (loi du 31 juillet 1963), les syndicats doivent annoncer leur grève cinq jours à l'avance. L'objectif du législateur était d'obliger deux parties en bisbille à négocier pendant ce laps de temps. Dans la pratique, cette obligation est loin d'être respectée partout de la même manière. «Cela permettrait pourtant d'éviter bien des conflits», dit Jean-François Lloss. Pat