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Libération

Louis Gallois promet l'arrêt de l'hémorragie des effectifs. Le PDG a présenté un budget de «rupture».

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publié le 8 décembre 1998 à 18h54

Les syndicats de cheminots voulaient une rupture en termes

d'emplois. C'est donc de «rupture forte» dont a parlé hier Louis Gallois, un président de la SNCF visiblement fatigué, pour présenter le budget de sa société pour 1999. Ravie, la CGT a aussitôt salué des «avancées» par rapport aux années précédentes. Les «exigences revendicatives» des cheminots «ont produit leurs effets», estime le syndicat, qui a multiplié les contacts avec le ministre des Transports (PCF) Jean-Claude Gayssot. En revanche, SUD-Rail a accusé la direction de s'être bornée à «modifier sa présentation de la baisse des effectifs». Et la CFDT a dénoncé une «présentation trompeuse», car ce projet «intègre les premiers effets attendus de la négociation sur les 35 heures». Date symbole. Ainsi, sans négliger une grève des contrôleurs qui, depuis onze jours, affecte le trafic des trains en province et grignote les recettes, le président de la SNCF a cherché à aller vers les cheminots, tout en gardant son objectif d'équilibre financier. Sa rupture, le président de la SNCF la place donc dans deux «équilibres», qui paraîtront banals à toute entreprise normale: la «stabilité des effectifs pour la première fois depuis dix-sept ans», et «l'équilibre financier pour la première fois depuis le début des années 90».

Pour l'emploi, les dix-sept ans renvoient à une date symbole: 1981. Le communiste Charles Fiterman était ministre des Transports, la France passait aux 39 heures. Depuis, l'emploi à la SNCF n'a cessé de fond