L'idée d'un service minimum en cas de grève dans les services
publics a trouvé au moins un allié à gauche en la personne de Jacques Delors. Un tel dispositif «existe dans d'autres pays» européens, qui sont pourtant «des démocraties souvent gouvernées par des sociaux-démocrates», a souligné dimanche l'ancien président de la Commission. C'est au nom du «principe de continuité» qui s'attache à la notion de service public que la plupart des gouvernements européens ont réglementé le droit de grève. Avec des ambitions et des résultats très différents selon les pays. Le service minimum n'aboutit pas forcément à court-circuiter le dialogue social, puisqu'il est généralement assorti, côté direction, d'un devoir de négociation, voire d'un dispositif de conciliation, médiation et arbitrage. Petit tour d'horizon des systèmes en vigueur.
Italie: modération syndicale Devant la multiplication de conflits sectoriels, les responsables des principales confédérations italiennes (CGIL, CISL, UIL) ont publiquement demandé aux salariés concernés davantage de modération ainsi qu'une nouvelle réglementation. A la suite des récentes grèves des taxis romains, qui ont paralysé le centre de la capitale italienne, Sergio Cofferati, le leader de la CGIL, le principal syndicat italien avec près de 5 millions d'adhérents, a même déclaré: «Il n'est plus acceptable que les usagers subissent les "coûts de l'arbitraire et de l'épreuve de force ["] Les citoyens ne doivent pas et ne peuvent pas voir les trav