Strasbourg, de notre correspondante
Hier, pour la deuxième journée consécutive, l'aéroport de Strasbourg-Entzheim s'est transformé en gare routière. Les haut-parleurs annoncent le départ des autocars pour les aéroports de Colmar et Bâle-Mulhouse, où ont été détournés tous les vols au départ et à destination de la capitale alsacienne. Les sapeurs-pompiers d'Entzheim poursuivent leur grève illimitée entamée la veille, interdisant de facto, pour des raisons de sécurité, tout mouvement d'avions avec des passagers.
Leur revendication est simple, et unique: les 31 pompiers de Strasbourg-Entzheim réclament leur intégration statutaire à la CCI (chambre de commerce et d'industrie) de Strasbourg, gestionnaire de l'aéroport. Ils sont actuellement employés par Protectas, une société privée de sous-traitance spécialisée dans le risque incendie. Or, le contrat qui lie l'entreprise et la CCI est renouvelable chaque année pendant trois ans, au terme duquel le gestionnaire doit procéder à un nouvel appel d'offres, comme l'exige le code des marchés publics.
Précarité. C'est cette situation de précarité et d'inconfort statutaire que dénoncent les pompiers grévistes qui réclament la garantie de leur emploi. Leur entreprise précédente, Kessler sécurité, n'a-t-elle pas été rachetée par Protectas? «La sécurité est une mission de service public», arguent les représentants de la CFDT et du SNA (Syndicat national d'aéroports)-CFTC, inquiets d'être ainsi soumis à la loi du plus offrant. Ils font valoir