Jean-René Masson, secrétaire confédéral et quasi-numéro 2 de
l'organisation, va quitter le syndicat à l'issue de ce 44e congrès pour rejoindre le poste de conseiller social à l'ambassade de France à Rabat. Chargé de l'action revendicative au sein de la confédération, il analyse les évolutions actuelles du paysage syndical.
Le mouvement syndical semble saisi par la «recomposition». Est-ce une réalité?
Je n'aime pas beaucoup le terme de recomposition parce qu'il suppose que nous irions vers un objectif clairement identifié. Or, actuellement, un réel mouvement démarre, qui répond à des préoccupations, mais personne n'est capable de dire où il va nous emmener. Qu'est-ce qui a provoqué cette évolution du paysage?
Le problème de fond était que chaque fois qu'une organisation signait un accord, une autre venait contester sa signature. Si on parvenait à éviter cette contestation systématique, on lèverait déjà d'énormes freins qui pèsent sur le syndicalisme et on perdrait moins de temps en confrontations. Aujourd'hui, nous échangeons à la fois sur des grands sujets mais aussi sur nos logiques d'organisation, et pourquoi pas plus, si affinités. Cette évolution n'enterre-t-elle pas le mouvement social de 1995?
Je ne crois pas. C'est simplement un moment où des opportunités s'ouvrent pour la CGT et où elle porte un nouveau regard sur le développement de la CFDT. Nous sommes aujourd'hui dans une situation entre deux extrêmes, entre le côté factice de l'unité d'action, où on signait des gra