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Libération

A l'heure des 35 heures. Les congés de la discorde.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h34

Combien de jours de congé pour les 35 heures? C'est sur cette

question qu'a achoppé, vendredi soir, la négociation de branche dans les banques. Aucune organisation syndicale ne s'est déclarée prête à signer le texte proposé par l'Association française des banques. L'AFB, considérant sa position comme ferme et définitive, s'est bornée à laisser dix jours aux syndicats pour se déterminer, en espérant comme l'indique son négociateur, Olivier Robert de Massy, que «le temps allait faire son oeuvre» d'ici à la séance de signature.

Le patronat des banques avait pris comme position de principe d'inclure dans la réduction du temps de travail les congés payés supplémentaires de la profession (treize jours, répartis en gros sur les dates fériées). Résultat, en cumul annuel, les salariés des banques seraient aujourd'hui réputés travailler 36 h 30. Alors que les salariés réclament 24 jours de congé annuels supplémentaires pour passer aux 35 heures, l'AFB n'en propose donc que 12. La question déborde largement le secteur. Une profession peut-elle conserver ses avantages acquis, lorsque l'ensemble du corps social connaît une avancée majeure? La réponse n'est pas simple: la Régie Renault, qui a instauré la troisième semaine de congés après la guerre, a été rejointe par les autres entreprises. En 1967, elle enclenche un processus de conquête de la quatrième semaine. Les syndicats (CGT, CFDT, FO) ont bien appelé le ministère de la Solidarité et de l'Emploi à la rescousse. Ils lui ont demandé