«Plus personne ne sait très bien qui travaille quand. Chacun a son
horaire.» Mathé Podevin, déléguée CFDT à la Samaritaine à Paris, assiste depuis quelques années à une multiplication des contrats de travail (CDD, temps partiel de deux, trois ou quatre jours, embauches à 34 heures"). «Les grands magasins essaient de faire éclater toute garantie collective afin d'obtenir une individualisation complète du travail. dit-elle. On ne maîtrise plus grand-chose et les directions non plus. C'est de la mauvaise gestion.» Pour s'y retrouver, elle a choisi une méthode simple. «On se bat au jour le jour, mais c'est très dur. Les salariés à temps partiel, de plus en plus nombreux, n'ont pas trop envie de s'impliquer dans la vie de l'entreprise. Ils sont de passage et très difficilement joignables.» La diffusion de tracts, comme à la sortie des usines durant les grandes luttes, est en voie de disparition. «Comme les employés ne commencent plus à la même heure, les distributions durent beaucoup plus longtemps, remarque Yvon Thuliez, de la CGT-Samaritaine. Souvent, on ne touche pas les temps partiels.»
«Il va falloir qu'on innove, poursuit, Patrick Lichau, délégué national CGT et employé au Crédit Lyonnais. «Réunir et rencontrer le maximum de salariés est un vrai sport. Pour l'instant, on utilise le fax mais on songe à la messagerie interne ou à l'intranet (réseau électronique privé fonctionnant selon les mêmes techniques que l'Internet). Mais la direction n'a pas encore donné son accord.»
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