Menu
Libération

EMPLOI. L'individualisation en quatre points : 1-Temps. 35h, annualisation. Un horaire pour chacun.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 décembre 1998 à 19h47

Wissembourg (Bas-Rhin) envoyée spéciale

Christian Brévard, président du directoire de Bruker SA, en est convaincu: depuis que, le 1er octobre, son usine high-tech dans le domaine de la spectroscopie a adopté les 35 heures, «chacun y a mis du sien. Il y a moins de pause cigarettes, moins de pause-café. Les gains de productivité sont presque palpables». «Chacun s'efforce de trouver l'équilibre entre son intérêt personnel et celui de l'entreprise», poursuit Jean-Marie Mathieu, directeur du personnel. Il est jusqu'à Marcel Zimmermann, délégué CFDT, seul syndicat présent sur le site, pour se féliciter que désormais chaque employé soit «responsable de la gestion de son temps. Avant, les gens dépassaient les 38h30 auxquels ils étaient tenus. Maintenant, chacun maîtrise ce qu'il fait». Bruker SA serait donc l'exemple des 35 heures heureuses, celui où l'annualisation, la flexibilité, la forfaitisation des heures supplémentaires auraient apporté à chacun des 270 salariés de l'usine, outre le temps libre, une plus grande emprise sur son temps de travail effectif.

Fiche individuelle. Désormais, toutes les semaines, chacun remplit une fiche de travail hebdomadaire, cosignée par l'intéressé et son chef de service. On y note les heures de travail effectuées chaque jour, les heures de «modulation» (la charge de travail selon le rythme des commandes, en clair, la flexibilité) ou de «forfaitisation» (les 94 heures supplémentaires autorisées ont été forfaitisées pour les cadres). En théorie, l'