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Libération

«Les ordinateurs auront la puissance du cerveau». Chez Microsoft, Nathan Myhrvold tente de rendre les ordinateurs humains.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h31

Chez Nathan Myhrvold, l'embonpoint ne vient pas d'un excès de junk

food (les pizzas ou les hamburgers qui rythment souvent les nuits blanches des dingues d'informatique). L'homme est d'abord un bon vivant. Avant son passage à Paris pour le week-end, il insiste auprès de Microsoft France pour qu'on lui prépare des notes sur les chefs des restaurants qu'il écumera. Avec lui, la discussion est émaillée de rires sonores. Il parle fort, aime autant raconter ses stages de cuisine en Bourgogne qu'imaginer le futur de l'informatique. Il devient vite intarissable, au grand dam de ceux chargés d'organiser son emploi du temps, qui soupirent: «Il est ingérable.»

Logiciels de goût. Comment concilier ces deux passions que sont la cuisine et l'informatique? Myhrvold se plaît à imaginer des logiciels capables de reconnaître les saveurs ou les senteurs. Il suffirait de coder le goût et les odeurs comme on code les images ou les sons. Certaines études ont déjà été menées, assure-t-il. Seulement, on ne sait pas où câbler le cerveau pour que l'utilisateur ait l'impression de ressentir ce goût, dit-il dans un rire.

Plus on se projette dans le futur et plus Nathan Myhrvold s'anime. A 39 ans, il occupe le poste de directeur de la recherche de Microsoft. A ce titre, il dirige une équipe de 400 personnes, gère un budget annuel de 3 milliards de dollars (20 milliards de francs environ). En 1991, c'est lui qui fonde le centre de recherche de Microsoft. La semaine passée, il rendait visite à la branche