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Libération

Tokyo sauve une banque et essore les actionnaires. L'Etat reprend les titres de la NCB pour zéro yen.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h33

Tokyo, de notre correspondante.

Le gouvernement japonais a annoncé hier la nationalisation forcée d'une grande banque moribonde, malgré l'opposition de ses dirigeants, qui persistaient, hier encore, à assurer que la Nippon Credit Bank (NCB) n'était pas insolvable. Le Premier ministre, Keizo Obuchi, a pris cette décision sur la base d'un audit effectué par l'Agence de supervision financière, concluant que la banque affichait une situation nette négative.

Assainissement. Cette nationalisation est lourde de conséquences pour les actionnaires de NCB, et notamment pour les dizaines de milliers de particuliers qui possèdent des actions. L'Etat devrait reprendre les titres pour une valeur" zéro. La situation nette de la banque étant négative, ses actions ne valent techniquement plus rien et la loi sur l'assainissement du secteur financier prévoit que, dans ce cas, l'Etat ne peut les reprendre qu'à une valeur nulle. Or, vendredi, à la clôture de la Bourse de Tokyo, les actions NCB valaient encore 158 yens (7,50 F). Au plus haut en 1989, elles s'étaient même négociées à 1 940 yens" Les autorités avaient informé les dirigeants de la NCB il y a près d'un mois du résultat de l'audit concluant que la valeur de la banque était nulle. Elles leur avaient demandé de trouver une solution, mais, depuis, «aucun projet crédible de recapitalisation» n'a été présenté, a expliqué le Premier ministre dans son communiqué. La décision de la Chuo Trust & Banking, la semaine dernière, d'abandonner son pro