Le Medef (ex-CNPF) parachève sa transformation. L'assemblée générale
du patronat qui se tient aujourd'hui devrait entériner les nouvelles répartitions de pouvoir entre les membres de la direction. Et sceller l'accession de Denis Kessler au poste de vice-président délégué, véritable numéro 2 du lobby des chefs d'entreprise. Cette nomination s'accompagne du démantèlement de la commission des affaires sociales, la plus importante de l'organisation depuis les années 50.
Ce nouveau partage des tâches, soumis hier au conseil exécutif (la direction du «parti des entrepreneurs»), provoque des grincements de dents. Georges Jollès, président de cette défunte commission des affaires sociales, apprécie fort peu de voir les dossiers paritarisme, retraites, emploi, formation et protection sociale, dont il avait la charge, être éparpillés entre sept groupes «de propositions et d'actions». Georges Jollès ne sera plus que le coordinateur des dossiers sociaux au sein d'un groupe constitué par les quatre vice-présidents du Medef.
Etats d'âme. Une semaine avant la tenue de cette assemblée générale, il n'aurait pas hésité à faire part de ses états d'âme au président du mouvement, Ernest-Antoine Seillière. Cette nouvelle répartition des fonctions marque incontestablement la victoire de Denis Kessler sur Georges Jollès dans leur guerre à fleurets mouchetés. Une guerre que se livraient les deux hommes bien avant le rassemblement des chefs d'entreprise à Strasbourg, le 27 octobre, qui a donné naissance