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Libération

Les coûts salariaux s'éclatent outre-Rhin. Entre la France et l'Allemagne, l'écart est de 25%. Un gouffre.

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publié le 15 décembre 1998 à 19h41

Les patrons français devront mettre une sourdine à leurs

récriminations concernant le coût du travail. On savait que la main-d'oeuvre est plus chère en Allemagne (de l'ouest) qu'en France, pour parler le langage des économistes, mais sans savoir à quel point. On savait que les salaires, surtout au bas de l'échelle, sont plus consistants en Allemagne qu'en France, mais on ne mesurait pas le gouffre qui les sépare.

On dispose maintenant de données chiffrées, grâce à deux études conjointes de l'Insee et du Statistisches Bundesamt publiées hier (1). Les deux instituts ont pris toutes sortes de précautions, trop fastidieuses à détailler ici, pour s'assurer de la pertinence et de la validité de leurs conclusions. Et les résultats, publiés hier dans les deux pays, sont étonnants.

Que l'on en juge: les salaires horaires bruts des Allemands de l'Ouest dépassent de plus de 25%, en moyenne, ceux des Français. Une fois payés cotisations sociales et impôt sur le revenu (plus élevé en Allemagne), le revenu disponible du salarié allemand reste supérieur de 8% en moyenne à celui du Français. Et même davantage s'il s'agit d'un ouvrier qualifié, puisque les différences de salaires s'amenuisent entre salariés des deux pays au fur et à mesure que l'on grimpe dans l'échelle sociale. C'est que, expliquent les chercheurs, les salaires ne sont pas fixés de la même façon: outre-Rhin, le critère déterminant en matière de rémunération, c'est la taille de l'entreprise (plus elle est grande, plus on gagne