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Libération

Les grands magasins, un exemple du manque de dialogue social. 35 heures: mode d'emploi pour une négociation ratée.

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publié le 15 décembre 1998 à 19h42

Jacques Perrilliat en a assez. Depuis près d'un an, il négocie la

réduction du temps de travail et la nouvelle convention collective pour le commerce du centre ville (UCV); une bonne petite branche qui regroupe les grands magasins et les magasins populaires et couvre 40 000 salariés. «Cela fait un an et puis quoi? Rien!» Pourtant, l'ancien préfet (plutôt à droite) devenu président de la chambre patronale en 1988 se vante d'être parti bille en tête dans les 35 heures. «Au CNPF, on avait crié au traître.» Mais il a dû déchanter. Dès le mois de mars, «ça coince». Il demande en échange l'annualisation du temps de travail et la suppression du décret de 1937 qui limite à onze heures la durée d'ouverture quotidienne des magasins et accorde aux employés deux jours de repos consécutifs, dont le dimanche. «Il est inadapté aux réalités actuelles de l'activité. Il prive les magasins de 40% de leurs salariés le samedi, alors qu'ils font 60% du chiffre d'affaires de la semaine.» Le 7 avril, les syndicats et salariés du secteur manifestent dans Paris contre le projet. «Dans les grands magasins et magasins populaires, les gens sont globalement maltraités. On n'est pas dans une situation où l'on peut accepter plus de flexibilité sans véritables contreparties», expliquent les organisations syndicales. De son côté, l'UCV met le blocage sur le compte de leurs divisions internes qui les poussent «à la surenchère». «La CFDT a une double représentation: nationale et parisienne. La première est d