Bonn, de notre correspondante.
Conseiller à la présidence du DGB, la puissante confédération des syndicats allemands, Wolfgang Uellenberg met en garde contre les conclusions hâtives habituellement tirées de ces comparaisons franco-allemandes.
Comment l'Allemagne peut-elle se payer le luxe de salaires aussi élevés?
Grâce à sa productivité. La réponse toute simple, c'est que les Allemands travaillent mieux. Rapportés à la production, les coûts salariaux allemands sont plus bas que les français. En ne comparant que les coûts salariaux, sans les rapporter à la production, on obtient des résultats biaisés. Pour une petite entreprise artisanale, les coûts salariaux peuvent représenter une très grosse charge. Dans la sidérurgie en revanche, qui réalise 3 millions de marks (10 millions de francs) de chiffre d'affaires par emploi, le coût salarial d'un ouvrier ne représente que 100 000 à 150 000 marks par an.
Comment fonctionne cette recette allemande: salaire plus élevé, moins de temps de travail et moins de chômage aussi qu'en France?
Les salaires élevés sont un fouet de productivité. Les entreprises allemandes sont obligées d'investir beaucoup plus dans la productivité et les marchés nouveaux. Beaucoup de tâches, encore effectuées à la main en France, ont été remplacées chez nous par des machines. Salaires élevés et temps de travail réduit ne sont pas un obstacle mais plutôt un encouragement à la compétitivité. On le voit bien dans l'automobile allemande. Le problème de cette politique