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Libération

A l'heure des 35 heures. Air France, championne de la loi Aubry. Chez le chausseur Charles Jourdan, un arbitre est demandé.

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publié le 16 décembre 1998 à 16h31

Air France, championne de la loi Aubry

Les 35 heures ont fait un bond, hier, chez les personnels au sol d'Air France, avec l'une des plus grosses offres de création d'emplois jamais faites. La direction a proposé aux syndicats des 34 700 employés au sol la création de «plus de 4 000» emplois en trois ans. Ce serait la plus forte création d'emplois réalisée par la réduction du temps de travail, version loi Aubry. Compte tenu des temps partiels, ce projet d'accord-cadre se traduira même, s'il est signé, par 5 000 embauches.

Air France, entreprise publique éligible à la loi Aubry, examinera «systématiquement» la possibilité de bénéficier d'aides publiques. Selon nos calculs, si l'accord est conclu avant juin, la compagnie pourrait toucher une aide de l'Etat d'environ 310 millions de francs. Le projet prévoit plusieurs modalités de réduction du temps de travail: «35 heures de travail effectif, réparties sur 4, 5 ou 6 jours ouvrables», «une amplitude variable des jours de travail» et «une modulation organisée sur tout ou partie de l'année».

Côté salaires, la direction aurait indiqué aux syndicats qu'elle renonce à transformer les augmentations individuelles en primes renégociables d'un an sur l'autre. Pour FO, principal syndicat des personnels au sol, «c'est un gros point de blocage qui a sauté». Air France veut conclure d'ici à la mi-janvier un accord-cadre intégrant réduction du temps de travail, emploi et salaires. Des négociations par secteur doivent ensuite s'engager, avec comm