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Libération

Bolloré fait le coq chez Pathé.Nouvel actionnaire, il refuse de dévoiler ses intentions.

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publié le 16 décembre 1998 à 16h31

Vincent Bolloré n'est pas resté les deux pieds dans le même sabot.

Un véritable furet. L'homme d'affaires breton vient à peine de vendre sa participation de 12,5% dans Bouygues à François Pinault, et le voilà qui rachète 10,5% du groupe Pathé. Présidé par Jérôme Seydoux, le groupe de communication (cinéma, télévision par satellite et actionnaire majoritaire de Libération) a choisi d'annoncer lui-même la nouvelle, lundi soir aux alentours de 21h30. Une heure plus tôt, Vincent Bolloré avait informé le CMF (Conseil des marchés financiers) qu'il venait de passer la barre des 10%. Mais il n'a pas pris le temps de prévenir Jérôme Seydoux en personne.

Avec cette opération, Vincent Bolloré conforte sa réputation de «petit prince du cash flow». Certes, ses méthodes dans le groupe Bouygues ont quelque peu bousculé l'establishment, mais une chose est sûre, cette homme-là a le goût des coups financiers. En vendant sa part dans Bouygues, il a réalisé une plus-value de 1,5 milliard de francs. Dès lors, il disposait d'un trésor de guerre de 3,8 milliards de francs. Il vient d'en sortir presque un milliard pour ses 10,5% dans Pathé. «Les taux d'intérêt étant très bas, il fallait investir dans un placement financièrement plus rentable», explique sans détour son porte-parole Michel Calzaroni. Bolloré a cherché quelle était la société la plus décotée de Paris, et il l'a trouvée. De l'avis de nombreux experts, la capitalisation boursière de l'ensemble du groupe Pathé, évaluée à 10 milliards de fr