S'il arrive que des salariés créent un site pour défendre leur
entreprise (ce fut le cas des employés d'Apple, inquiets de voir Oracle leur roder autour), c'est plus généralement en opposition à leur patron. Les sites d'employés aux Etats-Unis en témoignent. A l'image de celui de Wal-Mart, leader mondial de la distribution (1). Les témoignages y affluent pour se plaindre d'une organisation où le salarié moyen est livré à la tyrannie de petits chefs. Une majorité vient d'ex-employés, virés sans ménagement ou partis de leur plein gré.
«J'ai travaillé dans l'enfer que nous appelons Wal-Mart. Neuf mois d'enfer! Je travaillais au magasin 0933 de Rochelle, Illinois"» Ainsi commencent les récits typiques. Les griefs sont récurrents: heures supplémentaires non récupérées, refus de congés, changement d'affectation et baisse de salaire après un arrêt maladie" «Le problème, c'est qu'un tout petit pourcentage d'employés de Wal-Mart ont accès à l'Internet, regrette le webmestre. L'immense majorité ne sait même pas de quoi il s'agit.» On n'en dira pas autant des salariés d'Intel (numéro un mondial des microprocesseurs) qui eux aussi ont leur propre site (2). Ouvert en 1996 et «destiné à exposer et mettre fin aux discriminations en vigueur dans le groupe», ce site réunit salariés anciens et actuels d'Intel. Il vise aussi les familles et les avocats des personnes en procès contre Intel. Son objectif: «éduquer les salariés d'autres groupes à l'art de survivre aux restructurations et discrimin