C'est la négociation qui fait le larron. Celle qui s'ouvre
aujourd'hui devrait permettre au tout nouveau Medef de solder les comptes de l'ex-CNPF et d'afficher une nouvelle doctrine pour les «entrepreneurs». Il s'agit de reconduire et d'élargir le dispositif Arpe (allocation de remplacement pour l'emploi), qui permet aux salariés âgés de 58 ans et plus, ayant cotisé pendant quarante ans à la Sécu, de partir en préretraite avec environ 65% de leur salaire et d'être remplacés par des jeunes. Une mesure très populaire chez les salariés, mais aussi chez les patrons, qui peuvent ainsi rajeunir leur pyramide des âges. Depuis sa mise en place, en 1995, ce système a fait ses preuves; il a permis à 122 000 salariés de quitter leur activité et à 110 000 autres de retrouver un emploi.
Addition. Le patronat trouve néanmoins l'addition un peu lourde pour les finances de l'Unedic. Pas moins de 31 milliards à la charge de l'assurance chômage, sur sept ans, de 1995 à 2002. De plus, le président de l'Unedic est, pour deux ans, un des leurs: Denis Gautier-Sauvagnac, de la puissante fédération de la métallurgie (UIMM), qui a succédé à Nicole Notat selon la règle de la présidence tournante.
Le patronat aime démontrer qu'il sait mieux que tout autre gérer les régimes paritaires. Denis Kessler, numéro 2 du Medef, trouve, lui, la mesure dangereuse car le ralentissement de la croissance, qui devrait être inférieure en 1999 aux 2,7% annoncés par le ministre de l'Economie et des Finances, devrait condui