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Libération

Pétrole: les producteurs en ordre dispersé. Mexique, Venezuela et Arabie Saoudite se réunissent à Madrid sur fond de crise.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h41

Si les menaces de frappe américaine sur l'Irak ont hissé, hier, le

cours du pétrole au-dessus des 11 dollars, alors qu'il s'écroulait la semaine dernière sous le seuil symbolique des 10 dollars, le problème de fond du marché de l'or noir ne cesse de se corser. Au moment où les ministres de l'Energie saoudiens et vénézuéliens s'apprêtent à retrouver, aujourd'hui à Madrid, leur homologue mexicain pour essayer de trouver une solution à la surproduction pétrolière mondiale, les mêmes ­ rejoints par l'Iran, l'un des plus grands producteurs de brut ­ ne se cachent plus de vouloir battre leurs records de production. Preuve que la plus grande anarchie règne au sein de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), dont les membres, pris à la gorge par l'effondrement de leur principale source de devises, se sont engagés dans une véritable fuite en avant. Preuve, surtout, que les cours, sur un marché réagissant à des déclics très psychologiques, risquent d'être durablement scotchés à la baisse (ils ont déjà chuté de 40% depuis le début de l'année), hors impondérable irakien.

«Nouveaux records». Mardi, le ministre de l'Energie sortant du Venezuela, Erwin Arrieta, qui devrait être prochainement remplacé à son poste mais qui représente son pays à Madrid, a déclaré que la réunion tripartite d'aujourd'hui servirait à envisager «toutes les possibilités d'évolution du marché pétrolier sans exclusive, y compris de nouveaux records» de production. Troisième producteur de l'Opep derrière