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Libération

Première fermeture d'une usine Toyota au Japon. La surcapacité des constructeurs s'aggrave.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h40

Tokyo, de notre correspondante.

La récession japonaise n'épargne pas les fleurons industriels. Toyota, numéro un de l'automobile japonaise, s'apprête à fermer, pour la première fois, une de ses usines dans l'archipel. «C'est un symbole. La décision pourrait donner le signal à d'autres réductions de capacité», souligne un analyste à Tokyo. Tabou. Les constructeurs automobiles japonais souffrent d'un énorme problème de surcapacité sur leur marché. Depuis deux ans, les ventes baissent, les usines tournent au ralenti stoppent même les chaînes de montage plusieurs jours pour éviter de produire trop. La capacité de production japonaise est estimée à plus de 13 millions de véhicules par an, mais seulement 10 millions de voitures devraient sortir des usines cette année. Pourtant, réduire les capacités est un tabou au Japon où la règle de l'emploi à vie en vigueur dans les grands groupes interdit les restructurations radicales avec plans sociaux à la clé. En revanche, les dirigeants n'ont pas d'états d'âme lorsqu'il faut tailler dans leurs effectifs à l'étranger. Mitsubishi Motors vient par exemple d'annoncer le licenciement d'un quart de ses employés aux Etats-Unis et de centaines d'autres en Asie du Sud-Est. Mais au Japon, le plan de restructuration du même constructeur est infiniment moins sévère, alors qu'il s'agit du marché le plus touché par la crise. Et il ne comporte aucun licenciement, seulement le non-renouvellement de certains départs à la retraite. Avec la fermeture pré