Le ralentissement de l'activité, perceptible depuis plusieurs mois,
va se poursuivre au premier trimestre 1999, selon l'Insee. Après ce passage à vide, l'économie française devrait réaccélérer au printemps. Ce rebond suffira-t-il à atteindre les 2,7% de croissance promis par le ministre de l'Economie et des Finances pour 1999? L'institut ne se prononce pas directement sur ce point: par tradition autant que par prudence, ses pronostics chiffrés ne s'aventurent jamais au delà des six prochains mois. Officiellement du moins.
Attaques du Medef. A lire entre les lignes la «note de conjoncture» de l'Insee, il est clair que la prévision officielle pour l'année qui vient, telle qu'elle figure dans le projet de budget, pêche par excès d'optimisme. Pour réaliser ces fameux 2,7%, explique Michel Devilliers, le patron de la prévision à l'Insee, il faudrait que l'activité progresse de plus de 1% au troisième trimestre 1999, et à nouveau de plus de 1% au quatrième. Un tel accroissement, dans le passé récent, ne s'est vu qu'une fois: au deuxième trimestre 1997. Autant dire que la partie est loin d'être gagnée pour le gouvernement. L'opposition, qui reproche à Lionel Jospin d'avoir assis le budget sur une estimation de croissance surévaluée, ne manquera pas d'enfoncer le clou. Le Medef (ex-CNPF) a dégainé le premier par la voix de son «Monsieur social», Georges Jollès, qui a demandé hier une «réduction massive et immédiate» des charges sociales patronales sur le travail peu qualifié, pour év